Palimpseste (1987)

Septuor pour flûte, saxophone ténor, trompette, trombone, percussion, violon et violoncelle (11′)
Percussion : vibraphone, xylophone, 2 bongos, 3 toms (médium, médium-aigu, aigu), cymbale suspendue médium-grave

Création le 30/5/87 à Montreuil (Auditorium) sous la direction de Daniel Chabrun

Editions Musicales Rubin

Palimpseste a été composé pour la finale du Concours André Jolivet. Sa formation instrumentale, hétérogène et surprenante était obligée. « D’ailleurs, ayant fait parvenir à Paul Sacher le manuscrit de cette œuvre (et ayant oublié de lui préciser que la nomenclature m’avait été imposée dans le cadre d’un concours), il me répondra que mon écriture ne manque pas de raffinement par endroits mais qu’il ne comprend pas mes choix instrumentaux… » aime à raconter Dominique Lemaître. Le principe du palimpseste est bien connu depuis le Moyen-Âge : il consiste à recouvrir un ancien texte par une nouvelle écriture… mais des procédés récents nous permettent maintenant de décrypter le message premier; c’est cette idée du double texte, de la double information ( que l’on trouve également chez Xenakis ) qui a inspiré la composition de ce septuor. Comme l’énonce le compositeur avec humour : « une écriture peut en cacher une autre ! ».

Il est vrai que cette œuvre est motivée par le plaisir de l’écriture, « le plaisir du signe ». L’idée du palimpseste génère ainsi l’essence de la partition : sept sections enchaînées (sept pages d’un manuscrit retrouvé?), discursives, superposées par endroits à une linéarité antérieure mémorisée, sous-jacente, énoncée au début, apparaissant à plusieurs moments dans l’œuvre et la concluant. Sous ce prétexte scriptural, on reconnaîtra les procédés compositionnels chers à l’auteur sous la forme d’effets de transparence (entre une écriture première, primitive et une nouvelle).

Pierre Albert Castanet